Il n’est pas toujours évident de relier un produit fini à ses matières primaires. Certains consommateurs osent pourtant le parcours du combattant en lisant les étiquettes des produits. Mais cette liste d’ingrédients demeure peu lisible pour qui n’est pas averti. Entre nom latin, codes en « E » et usages non intuitifs, difficile d’imaginer à quoi se destinent nos matières premières agricoles !
Certains professionnels des achats découvrent également à leur dépend la proximité entre le produit fini ou semi fini qu’ils achètent et la matière première agricole qui entre dans sa composition.
Cosmétique, pharmaceutique, énergie, automobile ou encore packaging, nombreux sont les secteurs concernés.
Nous allons voir dans cet article que nos céréales et nos oléagineux ne finissent pas toujours dans notre assiette !
Quelles matières primaires se cachent dans mon produit ?
Nous allons prendre ici des exemples simples de matières premières agricoles : des céréales (maïs et blé) et des oléagineux (colza et tournesol).
Au-delà des simples pâtes, Maïzena® et autres baguettes de pain, les céréales sont présentes dans bon nombre de nos aliments et produits du quotidien. Nous les retrouvons par exemple sous différentes formes d’amidon dans :
- Les maquillages, en crème, poudre, fond de teint ou encore en gel
- La fabrication du papier et du carton, leur conférant une plus grande résistance et permettant à l’encre de ne pas baver
- Certaines colles, alimentaires ou non, pour le papier peint, les timbres ou les cartons striés
- Dans les médicaments, comme agent dispersant, en enrobage de comprimés ou en capsulage de gélules
- De nombreux emballages biodégradables et dans les bioplastiques
- Et bien d’autres (forge, forage, batterie de piles sèches, textiles, constructions, etc)
Sur près de 52 millions de tonnes de blé et maïs cultivés en France, 12% finiront en amidon. Et il est tout sauf certain que la demande diminue. La baisse de la consommation des matériaux plastiques et l’augmentation de la livraison à domicile ont un impact croissant sur la demande en carton et bioplastique, donc en maïs et blé.
Nos amis les bêtes aussi consomment matières premières agricoles (des céréales), sous forme de grain ou de fourrage. On peut estimer la part de blé et maïs dans l’alimentation d’une volaille autour des 60%. Chez les bovins, laitiers ou allaitants, cette proportion varie entre 14% et 26%.
Ainsi, en France, l’élevage représente près de 23% de la consommation de blé et maïs cultivés.
Des matières premières agricoles dans le réservoir de ma voiture ?
Nos céréales peuvent également se retrouver dans le réservoir de votre voiture, sous forme de bioéthanol. Selon le ministère de l’écologie, en 2019, 3% de la surface agricole française était dédiée à cette filière énergétique.
En France, le maïs et le blé représentaient à eux seuls 65% des matières premières utilisées dans la fabrication du bioéthanol et près de 75% de celles utilisées pour produire l’éthanol entrant dans la composition de l’ETBE (éthyl tertio butyl éther).
Difficile d’imaginer la largeur d’utilisation de nos chères céréales vous ne trouvez pas ?
En ce qui concerne le colza et le tournesol, la production française se situe autour des 6 millions de tonnes. Au-delà de l’alimentation humaine, cette huile se retrouve dans de nombreux usages :
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- En cosmétique et pharmaceutique, comme agent anti-mousse, lubrifiant, solvant, détergent, etc. Notons que de nombreux industriels ont entrepris de réduire ou de stopper leur utilisation d’huile de palme, controversée. Les glycérines végétales dites propres, par exemple, tirent ainsi la demande vers le haut.
- Dans la composition de plastiques et de caoutchoucs, comme par exemple les semelles de certaines chaussures de sport (boosté par le marché asiatique), des tuyaux ou l’isolation des fenêtres en triple-vitrage.
- Dans les encres et peintures ainsi que comme biolubrifiant pour diverses applications.
- En biocarburants, principalement en biodiesel
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Sous forme de tourteau, le colza et le tournesol se retrouvent dans la ration des animaux d’élevage. Comme source de protéines ils concurrencent habilement l’importation des tourteaux de soja.
Quel lien entre climat, achat et matières premières ?
À la lecture de cet article, nous comprenons que nos matières premières agricoles ne finissent pas toujours dans nos assiettes. De nombreux objets du quotidien en contiennent et la révolution verte qui caractérise le 21ème siècle va continuer d’intensifier leurs usages insoupçonnés.
Mais dans un contexte d’augmentation de la population, estimée à près de 9 Md d’individus en 2030 et d’autant de bouches à nourrir, comment cette double croissance de la demande va-t-elle peser sur nos ressources agricoles ? Alors même que le groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) nous alerte une nouvelle fois sur le dérèglement climatique en cours, quelles conséquences sur les rendements, et donc sur les prix, allons-nous connaitre ?
Nous abordons cette question dans notre article intitulé « Achats et climat : anticiper pour mieux s’adapter ».
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